Mon amie Adèle - entre rêves et réalité
- Des séries et des livres
- 26 févr. 2021
- 4 min de lecture
Netflix arrive en cette fin d'hiver avec une nouvelle mini-série, on ne peut plus intrigante...
Origine : Royaume-Uni, Netflix
Nombre de saison / épisodes : 1 saison / 6 épisodes
Date : 2021
Auteur : Steve Lightfoot
Acteurs : Simona Brown, Eve Hewson, Tom Bateman

Alors Mon amie Adèle, ça parle de quoi ?
Louise se fait poser un lapin par une amie pour aller boire un verre, au moment de quitter sa place, elle rencontre un homme charmant. Jusque là cela commence de manière très banale, n'est-ce pas ?
A la fin de la soirée, cet homme dont elle ne connait pas encore le nom, l'embrasse. On voyait encore le coup venir, n'est-ce pas? Il faut avouer que le courant avait vraiment l'air de bien passer entre ces deux là.
Sauf que l'homme qu'elle a rencontré, c'est David Ferguson. Il est psychiatre mais surtout... son patron ! Elle est assistante au cabinet où il commence tout juste à travailler suite à son récent emménagement à Londres. Tout cela, elle ne le découvre que le lendemain alors qu'il visite son nouveau lieu de travail, avec son épouse : Adèle. Vous êtes déjà en train de vous dire que c'est toujours aussi banal, n'est-ce pas ? Et pourtant non, faites moi confiance !
Le triangle sentimental qui va s'installer entre les personnages va prendre en ampleur et en complexité au fil des 6 épisodes.
Cette série est l'adaptation du roman de Sarah Pinborough que vous trouverez sur ce site d'une librairie indépendante lilloise ;)
Alors, j'en ai pensé quoi ?
C'est toujours très compliqué de résumer une mini-série ! Il faut trouver le juste équilibre entre en dire assez pour donner envie et ne pas en dire trop sur les quelques épisodes !
Les premières minutes sont très réussies. Elles accrochent avec un scénario plutôt simple mais efficace ! Une femme rencontre un homme, ils boivent un verre, discutent, flirtent et le courant semble bien passer entre eux. L'intrigue réelle ne va s'installer que dans les plans suivants, au cabinet du Dr Ferguson. Ce qui aurait pu être très plat, va devenir intéressant à mesure que l'on entre dans l'intimité du couple marital et qu'une relation amicale commence entre Louise et Adèle.
Tout ici est question de rythme et de respiration.
Je parle de respiration parce que c'est réellement l'impression que donnent la caméra et les angles choisis. La caméra se joue du regard habitué du spectateur, tantôt à hauteur des bustes, tantôt en contre-plongée, tantôt en plongée. La réalisation danse autour de ses personnages. L'ambiance qui en résulte est fluide, aérienne. Cet effet est intensifié par des décors assez sobres, et des costumes simples.

Seule Louise porte des couleurs plus chaudes, ce qui lui donne une place centrale dans les scènes. Adèle au contraire, est vêtue de blanc, souvent en habits d'intérieur. David quant à lui, ne brille pas par son vestiaire. C'est plus son regard qui est magnétique. Pour intensifier le contraste entre les personnages, l'appartement de Louise est plein de vie, plutôt dérangé avec les affaires de son jeune fils qui sont autant d'éléments colorés et de désordre. La maison du couple, en revanche, est épurée, luxueuse par son raffinement et ses espaces.
Ce sont ces éléments hors du récit qui m'ont attirée et fait regarder la série au delà du premier épisode. L'image est travaillée, soignée, sans que cela ne soit surfait. Cela créé chez le spectateur un sentiment de proximité qui facilite l'entrée dans le scénario. Et heureusement parce qu'en 6 épisodes, il faut laisser à l'intrigue le temps de se développer, installer des personnages, et conduire quelque part. Toutes les mini-séries ne parviennent pas à trouver leur rythme, je parlais d'ailleurs du problématique épisode 5 dans The Queen's Gambit. Dans Mon ami Adèle, ce problème n'existe pas. Chaque épisode est justifié et sert le propos. Il n'y a pas de temps de perdu, ni d'impression de conclusion bâclée.
A la manière du film "Dans la maison" de François Ozon (2012), cette série est dérangeante parce qu'elle nous fait entrer par effraction dans l'intimité des personnages. Dans l'intimité d'un mariage qui bat manifestement de l'aile, mais aussi et c'est plus rare, dans l'intimité d'une relation amicale. Par le biais de la relation nouée entre Adèle et Louise, on en apprend plus sur le passé de la première et les insécurités psychiques de la seconde.
Le jeu des acteurs est vraiment réussi. Ils parviennent à nous maintenir en éveil [rires] (vous comprendrez en regardant). Leur interprétation des rôles est très fluide, et impose un rythme soutenu par les regards. J'évoquais la caméra qui danse toujours des acteurs, ce sont leurs yeux qui sont magnétiques et recentrent le sujet.
Si le premier épisode ne vous convainc pas, donnez tout de même sa chance au deuxième, alors vous aurez une meilleure idée de la qualité de la série. Si au contraire, il vous dérange déjà beaucoup, arrêtez-vous peut-être là parce que les choses ne vont pas aller en s'arrangeant ! Et si vous aviez aimé ma recommandation au sujet de la série Possessions, alors je parie que vous aimerez aussi cette mini-série !
A regarder bien sûr en VO pour ne rien manquer de la différence des accents entre Louise, londonienne, et les autres, écossais.
Bon visionnage !
Sarah.
Sources images : Netflix | Allociné
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