La série (étrange) de la semaine : Possessions
- Des séries et des livres
- 20 nov. 2020
- 3 min de lecture
Origine : Israël - France | Canal+
Nombre de saison / épisodes : 1 saison / 6 épisodes
Date : 2020
Auteurs : Shachar Magen
Acteurs : Nadia Tereszkiewicz, Reda Kateb, Noa Koler
Petite dernière série chez Canal+, cette série venue d'Israël va vous intriguer jusqu'à sa dernière minute, pour le meilleur ou pour le pire ?

Source image : cineserie.com
Alors Possessions ça parle de quoi ?
C'est la banale histoire de Natalie. Une belle jeune femme blonde qui, le soir de son mariage, après une coupure de courant, se retrouve avec un couteau à la main, son mari la gorge tranchée à terre, et tous ses invités. Banale histoire, je viens de vous le dire. Elle est française, il est israélien. Une enquête est ouverte par la police de l'Etat hébreu, alors elle a droit à une aide consulaire. C'est alors que Karim, diplomate français, entre en scène. Il est, comme nous, à la fois déstabilisé et effrayé par ce qui arrive à Natalie. Il va la suivre et se méler à l'enquête alors que ce n'est pas son rôle. Mais alors, l'a-t-elle fait ? Si ce n'est pas elle, qui ? Si la ficelle semble grosse, c'est bien parce qu'il va falloir aller au delà des évidences, dans une direction insoupçonnable.
Alors pourquoi je recommande cette série ?
Premièrement, pour son origine. Les séries israéliennes sont en général de bonne augure (on se souvient de Hatufim (grande soeur de Homeland, injustement méconnue) ou plus récemment Our Boys). Les différences culturelles sont palpables, et justement cela change des séries policières à la française, encore plus de leurs comparses américaines.
La temporalité des actions est donc différente de ce à quoi nous sommes habitués. Ici, on prend le temps de faire les choses, quand une garde à vue peut durer 30 jours, les enquêteurs peuvent prendre leur temps...
Ensuite, les scènes en extérieurs sont très belles. Un mélange de beiges sur fond de ciel bleu. Elles nous plongent dans l'atmosphère chaude des grands espaces israëliens. Ensuite bien sûr c'est le scénario qui m'a saisie. J'ai eu envie de connaître le fin de cette histoire et plus j'avançais dans les épisodes, plus j'étais intriguée et perdue. Le mélange des cultures juives est au départ un peu déstabilisant, pas de panique petit à petit il s'installe bien.
Passons maintenant aux relations entre les personnages. Au départ, un aspect est peu percéptible : la culture matriarcale et les jeux de pouvoir qui en découlent. Ce ne sont pas les hommes qui comptent ici, pas même le marié. C'est à Karim, l'employé du consulat, qu'échoit la tâche de faire le lien entre les deux cultures, ce qu'il parvient à faire quand c'est nécessaire pour la bonne compréhension des situations. Français, travaillant pour l'Etat en Israël, il ne peine pourtant encore à bien cerner les finesses de la vie là-bas et à s'intégrer. Dans son ensemble, l'intrigue est bien pensée. Plus l'enquête avançait, moins j'arrivais à identifier le coupable, et une fois que je l'avais indenfié, restait la question du mobile. Si seulement cela avait pu être aussi simple...

Enfin, je tiens à souligner les acteurs de cette oeuvre. Natalie est interprétée avec justesse par Nadia Tereszkiewicz. Elle parvient à incarner la dualité de son personnage entre perte de repères et maîtrise. Reda Kateb joue quant à lui le rôle du diplomate Karim. Son jeu m'a fait penser à Roschy Zem dans la série Les Sauvages, également sur Canal+. Son rôle qui peut apparaître pour un contre-emploi ne change pourtant que peu de ceux des séries franco-françaises, celui d'un arabe mis à l'écart pour sa seule origine. Sans que ce soit le propos principal de la série, la réalité politique flotte au dessus de l'intrigue principale. Il faut aussi évoquer Noa Koler qui incarne Etsi, l'enquêtrice israélienne. Etsi est un des personnages clés qui donne de l'ampleur à la série. La traductrice tente de conserver une approche rationnelle dans une affaire qui semble en être dénué. Mention spéciale pour Ariane Ascaride qui interpète une proche de la famille et dont le rôle va crescendo à mesure que l'intrigue s'installe.
Je ne peux que vous recommander cette courte série, parfaite pendant ce confinement pour un dépaysement bien mérité.
Sarah.
Source image 2 : 20minutes.fr
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