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RATCHED : M. Murphy, vous avez dit Hitchcock ?

Ryan Murphy revient une deuxième fois cette année en adaptant au monde sériel le récit du film Vol au dessus d'un nid de coucou de Milos Forman. C'est à la fois glaçant et brillant, je vous dis pourquoi.


Origine : Etats-Unis, Original Netflix

Nombre de saison / épisodes : 1 saisons / 8 épisodes

Date : 2020 - aujourd'hui

Auteurs : Ryan Murphy, Evan Romansky

Acteurs : Sarah Paulson, Finn Wittrock, Cynthia Nixon (le reste du casting étant tout aussi impressionnant)

Ratched, de quoi ça parle ?


Si vous avez vu le film Vol au dessus d'un nid de coucou, vous connaissez le personnage de l'infirmière Mildred Ratched. Ryan Murphy dépeint ici comment de simple infirmière, elle va devenir l'impitoyable héroïne du film de 1975. Adapté du roman éponyme de Ken Kesey publié en 1962, l'intrigue se déroule au sein d'un hôpital psychiatrique d'une petite ville des Etats-Unis où une nouvelle technique est mise au point par un psychiatre pour traiter les troubles de ses patients. Une infirmière, Mildred Ratched l'assiste et compte dépasser le maître. La série se concentre sur la psychologie de ce personnage féminin haut en couleur et intriguant, voire dérangeant (dérangé ?). Au sein de l'établissement, différents jeux de pouvoirs se trament alors qu'un nouveau patient, sauvage assassin de prêtres, vient d'être admis au sous-sol de l'établissement. Entre un directeur en quête de financements, une infirmière en chef très stricte et une membre, Ratched vient bousculer un équilibre déjà précaire.


Pourquoi faut-il vraiment voir cette série ?


Ryan Murphy, je vous ai déjà parlé de lui. Souvenez-vous, c'était au sujet de la série The Politician, aussi sur Netflix. Je vous expliquais l'attachement de cet artiste pour ses personnages, pour l'aspect très visuel de ses séries (Glee, American Horror Story, Hollywood, Pose... c'est bon vous avez compris qu'il est prolixe ?). Ce sur quoi j'avais peut-être moins insisté, aussi parce que c'était moins frappant dans ses oeuvres précédentes, c'est sa capacité à s'entourer de pointures. Preuve en est, le casting de Ratched est un tapis rouge à lui seul. Il rassemble des visages très connus du cinéma autant d'auteur que popculture américain, et des séries - notamment Made by Netflix.

L'actrice Sarah Paulson (Mildred Ratched) parvient à incarner l'ambiguïté de son personnage à la perfection. La justesse de son jeu est pour beaucoup dans la stupéfaction qu'éprouve le spectateur, et ce dès le premier épisode. Besoin d'une preuve ? Notez l'esquisse de sourire qu'elle arbore à la fin du générique ou sur les affiches.

Tout est dit - tout est vu.


Car oui, une série de Ryan Murphy c'est avant tout du visuel. Observez cette affiche. Observez les jeux d'ombre et de lumière autour du visage de l'infirmière, voyez comme votre regard est attiré par le sien au point d'en devenir gênant. Notez maintenant l'esthétisme de son uniforme, que l'on devine parfaitement entretenu et ajusté. Enfin, prêtez attention à son maquillage, cette bouche rouge sang, seul élément de cette tonalité sur toute l'image.


L'ambiance passe des tons froids aux tons chauds en fonction de l'objectif du scénario. Ces changements sont d'ailleurs très marqués, sans changement de plan de réalisation, tout se joue avec les éclairages. Tout au long de mon visionnage, j'ai pensé aux films du grand maître du suspens, Hitchcock, et je pèse mes mots en faisant ce rapprochement.


Il faut encore saluer le travail des directions des costumes et des décors. La première signe un sans faute pour nous plonger dans les années 60 américaines, avec les grandes et longues robes féminines. Les uniformes des infirmières sont d'un bleu turquoise intense qui tranche avec les teints porcelaines et rouges à lèvres oranges fluos des femmes. La seconde propose un établissement psychiatrique impeccable, aux couloirs parfaitement symétriques. Cette apparente perfection contraste avec les troubles psychiatriques et dérives comportementales des patients. L'atout principal de Ryan Murphy étant d'augmenter les contrastes entre ce que l'on voit, ce que l'on ne doit pas voir, et ce que l'on doit comprendre de chaque scène.


Enfin, tendez l'oreille. La musique vient, tel un personnage à part entière, nous dire quelque chose. Elle est très justement pensée, augmentant à la manière d'un film d'Hitchcock la tension du spectateur. Et au début de l'épisode 2, ne cliquez pas sur "passez le générique", écoutez-le, regardez-le. Le morceau de musique classique, La danse macadre de Camille Saint-Saëns, donne corps à ce fil rouge qui se déroule sous vos yeux.


Il vous en faut plus pour vous convaincre ? Regardez le premier épisode et on en reparle dans les commentaires ;)


Bon visionnage.


Sarah.


Crédits image pour l'ensemble de l'article : Netflix | source : allocine.com


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