Snowpiercer : Et si l'hiver ne finissait jamais ?
- Des séries et des livres
- 8 févr. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 févr. 2021
Vous pensiez l'année 2020 difficile avec sa myriade de confinements et restrictions ? Prenez place à bord du Transperceneige, le train aux mille et uns wagons, qui tourne inlassablement depuis 7 ans.
Origine : USA, Netflix
Nombre de saison / épisodes : 2 saisons / 20 épisodes
Date : 2020 - en cours
Auteur : Josh Friedman et Graeme Manson
Acteurs : Jennifer Connelly, Daveed Diggs

Source image | marvelll.fr
Alors, Snowpiercer c'est quoi ?
C'est le résultat de la recette improbable suivante : Prenez la théorie marxiste de la lutte des classes en version allégée (la version complète serait trop lourde). Ajoutez-y le cataclysme annoncé par Greta Thunberg résolu par des boomers (spoiler alert : mauvaise idée). Confiez le tout à une société ferroviaire type SNCF (pas toujours très ponctuelle mais au personnel souriant). Vous obtenez alors un confinement de ce qui reste de l'humanité et une série plutôt réussie !

Alors j'en ai pensé quoi ?
Niveau scénario, l'adaptation sérielle du roman graphique éponyme ne casse pas trois pattes à un canard... Tout commence alors que le corps d'un homme est retrouvé démembré. Double problème, à bord du Transperceneige chaque vie est une pièce essentielle d'un mécanisme maintenant le train en constant mouvement. Mais le seul enquêteur est un "sans classe", comprenez quelqu'un qui n'a pas payé son billet et est relégué aux wagons de queue. Or, le train des entreprises Wilford repose sur cette structuration de classe : 1ère, 2ème et 3ème.
Et si ce crime était l'occasion pour l'ancien inspecteur Layton d'ouvrir la boîte de Pandore ?

Il faut rappeler que c'est une oeuvre française qui créé l'univers qui prend vie dans la série.
Le Transperceneige est un bande-dessinée post-apocalyptique de Jacques Lob parue en 1984 et primée au festival d'Angoulême l'année suivante. Deux autres albums seront publiés en 1999 et 2000 par Benjamin Legrand, suite à la mort du premier auteur.
Les albums sont toujours édités et vendus actuellement, rendez-vous chez votre libraire préféré ;)
Elle sera ensuite adaptée, au cinéma en 2013, par le réalisateur coréen Bong Joon-Ho. Quand on vous dit avec Maria que tout est lié en culture !
Alors que peut apporter de plus une série, qui plus est en 2020 ? Il faut reconnaître qu'elle profite largement du contexte actuel. Ce n'est peut-être pas le réchauffement climatique qui nous enferme (quoi que ?), pourtant observer la vie à bord de ce train s'avère cathartique. La série s'avère être aussi porteuse d'espoir. Son message est simple, l'humanité, quelque soit ses défauts, saura toujours s'adapter pour survivre à ses erreurs.
Je passerai sur les personnages qui ne sont pas vraiment travaillés pour m'appesantir sur les décors. Alors qu'il défile sous nos yeux, ce train est impossible à modéliser. Tout comme la casquette de Charles Bovary (*), les wagons sont tous plus irréalistes et magnifiques les uns que les autres. La première classe ressemble à un très chic hôtel parisien et concentre les plus grandes oeuvres artistiques de l'humanité. Le wagon de nuit, entre la troisième et la deuxième, est une sorte de cabaret moderne style années folles. Il est aussi le lieu de rencontre entre les classes, mêmes les premières ont besoin de soirées enivrées et d'oublier.
Côté costumes, comme souvent dans les oeuvres de science-fiction, les métiers sont repérables aux uniformes. Ici, ils rappellent Star-Trek par leurs lignes franches et les couleurs vives. Côté classe dominante, les personnages sont vêtues d'étoffes luxueuses aux motifs élégants. Alors que les prolétaires du monde de la nuit sont dans le style de leur wagon, audacieux et ambiance années 1920. Les autres, sont habillés dans des couleurs ternes, avec des vêtements assez basiques. Finalement, la classe la moins représentée et visible est celle de la seconde. Prise entre deux mondes, elle incarne pour la classe inférieure un idéal, un but à atteindre ; pour les premières, au contraire, elle est le début de la descente aux enfers.
Prenez place, une nouvelle révolution au bord du train aux mille et uns wagons est sur le point de commencer ! Je vous recommande vraiment la saison 1. La deuxième ne m'inspire pour le moment pas (merci la bande-annonce divulgâchante). Sait-on jamais, une saison trois est déjà en production, alors je me laisserais peut-être convaincre...
Bon visionnage !
Sarah,
(*) P.S. Je tiens à remercier ici Mme Botterel-Michel, ma professeure de français de 1ère, qui m'a fait lire Madame Bovary. Jamais je n'aurais pensé un jour que cela pourrait me servir, mea culpa.
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